HISTORIQUE
Les Hospices de Beaune

Le Vignoble
ENCHERES & TRADITION
EDITION 2000
PARTENAIRES
LE COIN DE L'ŒNOLOGUE
ACTUALITES
CONTACT
Vin et tradition, Hospices de Beaune
Patrimoine
L'Hôtel Dieu, plus de 400 000 visiteurs chaque année du patrimoine des Hospices de Beaune. Le Palais des Pôvres conçu par Nicolas Rolin

L'une des conséquences majeures de la révolution aura été la fin de la dynastie des Rolin.

La gestion des Hospices de Beaune est désormais assurée par un conseil d'administration dont le président, comme dans tout établissement hospitalier, est le maire de la ville.

Sur le plan administratif, les Hospices sont dirigés par un directeur et ses adjoints, assurant le bon fonctionnement du centre hospitalier de la ville, mais aussi des maisons de retraite et du domaine privé,  autrement dit du monument historique et du domaine viti-vinicole.

Ventes des vins des Hospices Civils de Beaune sur Internet .

Retour à la page d'accueil


Beaune, XXe siècle... bientôt XXIe ! .

A l'aube du troisième millénaire, les Hospices de Beaune constituent  un ensemble unique : l'Hôtel-Dieu, élément maître du patrimoine de la ville, ne joue plus comme jadis son rôle d'accueil, mais demeure un fleuron de la Bourgogne.
A cette image s'ajoute celle des vignobles des Hospices (62 hectares). La vente des produits des domaines assure à l'institution des revenus nécessaires à son entretien. Elle maintient par là même une tradition séculaire de soins et de réconfort, qui se traduit aujourd'hui par un complexe hospitalier performant, au cœur de la Bourgogne. Un patrimoine culturel.

Si le développement a peu à peu conduit à un changement de site d'accueil, l'Hôtel-Dieu reste l'âme de la ville de Beaune. Le bâtiment, à l'exception de quelques aménagements imposés par l'usage et le temps, n'a pas véritablement changé, et les trésors accumulés au fil des siècles y sont pieusement conservés. S'il ne joue plus aujourd'hui son rôle ancestral d'accueil pour les malades, l'Hôtel-Dieu demeure un site touristique incontournable, ouvrant chaque année ses portes à plus de 400 000 visiteurs.

L'Hôtel-Dieu : "la gloire des pôvres"

Dans son œuvre comme pour le bâtiment, Nicolas Rolin ne laissa rien au hasard : l'Hôtel-Dieu se devait d'être un édifice exceptionnel. L'observateur avisé notera une certaine ressemblance avec la magnificence des Hôpitaux du Nord, à savoir l'Hôtel-Dieu de Valenciennes, l'hôpital Notre-Dame des Fontenilles et la Biloke de Gand. Des modèles pour le ''Palais des Pôvres'' tel que le concevait son fondateur, qui opta pour la surenchère. Plus beau, plus grand, l'Hôtel-Dieu de Beaune sera achevé en neuf ans, mobilisant les artistes les plus prestigieux du pays des Flandres, associés à ceux du vieux cœur de la Bourgogne. Loin d'être passive, la population prêta son concours à l'édification de ce chef-d'œuvre de l'architecture gothique.

Formant un vaste rectangle, les bâtiments s'articulent autour d'une cour centrale. On y distingue un puits, antérieur à la construction de l'édifice, dont la ferronnerie est en soi un chef-d'œuvre. Le bâtiment lui-même offre un singulier contraste : austère vu de l'extérieur, afin d'éviter les convoitises, on le découvre à l'intérieur baigné de lumière, les toits couverts de tuiles vernissées aux couleurs chatoyantes. Brun, jaune, rouge et vert : la polychromie se joue des motifs géométriques des toitures de l'édifice.

Fière comme au premier jour, la salamandre de fer qui orne le heurtoir de la porte d'entrée en chêne chasse toujours la même mouche depuis cinq siècles. Fidèle compagnon du temps qui passe, le carillon sonne toutes les heures, sans se soucier de savoir qu'il n'y a plus qu'un office hebdomadaire à la chapelle. Guidé par le carillon, le visiteur peut déambuler à son aise dans les salles de l'Hôtel-Dieu.

La Grande Salle des ''Pôvres'', aux dimensions majestueuses (46,30 m de long et 16 de haut), est soutenue par une voûte en carène de navire. Elle abrite les couches des malades, toutes couvertes de rouge, et orientées vers la chapelle afin que les pensionnaires puissent suivre les offices dans les meilleures conditions possibles.  En sortant de la pièce, l'œil est immanquablement attiré par le remarquable Christ aux liens du XVe siècle, sculpté dans un seul et même fût de chêne. La grande salle a fermé ses portes en 1952, mais l'Hôtel-Dieu est demeuré  un refuge pour les indigents jusqu'en 1971.

La salle Sainte-Anne, fermée au public, accueillait pour sa part les malades les plus aisés. On y trouve une tapisserie aux couleurs vives, portant les armes et la devise des fondateurs.

La salle Saint-Hugues, conçue par un mécène beaunois nommé Hugues Bétault, est le siège de l'infirmerie. Les différents aménagements témoignent de l'évolution du confort apporté aux malades : tablettes pour les effets personnels des malades, cordes de maintien, etc.

La salle Saint-Nicolas permettait de préparer les mourants à entrer dans l'au-delà. En 1658, Louis XIV, de passage aux Hospices, trouva inconvenant la promiscuité entre hommes et femmes dans la même pièce. Le souverain accorda donc sur le champ une subvention pour aménager une autre pièce, et la grande salle fut dès lors réservée à la gente masculine. La salle Saint-Nicolas présente désormais au public une exposition permanente sur l'histoire du bâtiment.

Hôtel Dieu, hospices de beaune, rolin, beaune, Nicolas Rolin, hotel dieu, hôpital Notre-Dame, Hotel Dieu,  Biloke de Gand, Palais des Pôvres, hôtel dieu, salle Saint-Anne, Saint-Hughes, Saint-Nicolas, Hugues Bétault, Rogier Van Der Weyden, Jan Van Eck, salle Saint-Louis, Messire Bertrand

La cuisine, pour sa part, n'est pas la moins surprenante des salles du bâtiment : on peut y voir le malicieux Messire Bertrand tourner inlassablement sa broche au-dessus du feu depuis 1698. Le secret d'une telle longévité ?
Notre Bertrand est un automate, oeuvre  de l'horloger De Fresne, un ingénieux enfant de la cité bourguignonne.

Le visiteur peut également admirer les ustensiles de cuivre, dont faisaient usage les résidents de l'Hôtel-Dieu.

Enfin, la grande salle Saint-Louis construite à la fin du XVIIe siècle à l'emplacement d'une grange, servait elle aussi à l'accueil des malades. Elle rassemble aujourd'hui en son sein une partie des collections de mobiliers, tapisseries et objets d'art des Hospices de Beaune. En son centre, la fontaine de marbre est l'ultime témoignage de sa vocation d'origine : offrir aide et protection aux plus démunis.

Superbe édifice, l'Hôtel-Dieu est peut-être autant écrin que bijou : plus de 5 000 objets de collection y sont conservés dans les règles de l'art.. Ces pièces sont réparties à parité en mobilier (lits, coffres, armoires...)  et objets divers (tapisseries, tableaux, sculptures, etc...). Rien d'étonnant, eu égard à la diversité des provenances : certains biens proviennent de la fondation elle-même, d'autres du fonctionnement de l'hôpital (achat de fournitures), d'autres enfin de legs de bienfaiteurs ou de malades. La richesse artistique des Hospices ne serait pas complète sans les tapisseries et les tableaux, tous d'une rare beauté. Le plus célèbre d'entre eux est sans conteste le "jugement dernier", célèbre polyptyque de Roger Van Der Weyden. Nicolas Rolin considérait celui-ci comme le plus grand peintre flamand après le décès de Jan Van Eyck.

Le polyptyque à la loupe
Oeuvre magistrale, le polyptyque est empreint d'un profond symbolisme, en parfaite adéquation avec les notions de salut, de jugement céleste telles qu'on les concevait au XVe siècle. Installés au-dessus de l'autel  dans la grande salle des pôvres, les neuf volets du tableau inondent de lumière les visages des malades, chaque dimanche et jour de fête.  On y voit, dans un ciel étincelant de dorures, le Christ ressuscité entouré des saints et des apôtres. Sous leurs pieds, dans les crevasses asséchées d'une terre brune, les hommes rappelés à la vie s'adressent à leurs "juges".

Au centre du retable, le Christ siège, imperturbable, assis sur l'arc-en-ciel de l'Alliance.Vêtu d'un ample manteau écarlate, il forme un triangle invisible avec deux intercesseurs incontournables : à sa droite sa mère, Marie, dont le visage reflète la sérénité, et, à l'autre extrémité, implorant, voire tourmenté, Jean-Baptiste, son précurseur.
Le Christ est secondé par l'archange, avec lequel il forme un axe vertical reliant la terre au ciel. L'archange, en l'occurrence Saint-Michel, est également  l'une des extrémités d'un autre triangle, celui des anges, dont quatre, de part  et d'autre du Christ, portent les instruments de la passion.
Sur la terre, hommes et femmes sont répartis des deux côtés du Christ : à sa droite, les purs se préparent à gagner le paradis où les attend un ange bienveillant.
A l'opposé, les pêcheurs, tous ceux et celles qui refusent de suivre la parole du Christ, s'enfoncent dans les ténèbres de l'Enfer, confirmant ainsi la phrase "Allez loin de moi, maudits''.
En semaine, le retable était fermé. Contrastant singulièrement avec la clarté des volets intérieurs, les panneaux visibles représentaient, outre la vierge Marie et les saints patrons, les deux donateurs, exposés complaisamment au regard des indigents.
L'histoire tumultueuse du retable le fit disparaître durant la révolution, puis revenir à Beaune, enfin scié pour permettre aux spectateurs d'embrasser d'un même regard les deux côtés du chef-d'œuvre.
Le retable n'est plus désormais exposé en salle des Pôvres, mais dans une pièce qui lui est consacrée, juste à côté de la salle Saint-Louis.

Véritable "compilation" d'œuvres d'art, l'Hôtel-Dieu est sans conteste un élément incontournable du patrimoine français  et le symbole d'une région attachée à ses racines et à ses valeurs.

retour  haut de la page